Livres et films de ce numéro :
1 - Livres écrits par ou sur des femmes remarquables
Une femme Bouddhiste face au cancer - Sandy Boucher
En 1995, Sandy Boucher - écrivain bouddhiste et féministe de renom - apprit qu'elle avait un cancer du colon au "stade 3 ".
Instantanément, sa vie, sous tous ses aspects - travail, intimité, foyer, amitié, relation au corps - fut aspirée dans un tourbillon vertigineux de changements et d'incertitudes. C'est dans un style vivant et sans détours que Sandy Boucher décrit cette année de rencontre avec le cancer et révèle comment la méditation, sa compréhension des enseignements bouddhistes et une perspective spirituelle l'aidèrent à faire face aux défis de la maladie, sur les plans mental et physique.
Nan Shin était américaine, nonne Zen en France. Elle découvre qu'elle a un cancer avancé de l'utérus, subit une opération chirurgicale et une chimiothérapie et, d'après la fin du livre, il semble qu'elle est mourante. Son récit ne prend pas la forme conventionelle de l'histoire d'une maladie, en fait, son récit pourrait être appelé anti-narratif, car l'essentiel porte non pas sur sa maladie et sa mort imminente, mais plutot sur la vie de chaque jour qui est au centre de sa pratique Zen.
L'attention de Nan Shin à l'immédiat donne à son écriture une exquise finesse, elle observe les plus petits détails avec acuité. Elle offre ainsi une leçon frappante pour répondre à la maladie : sans attachement aux choses et à nos réponses conditionnées face à l'expérience (comme la peur de la douleur et de mourir), même une maladie mortelle peut être maintenue à sa place quand on navigue dans l'expérience complexe d'être vivante dans le présent.
Immortalité et réincarnation - Alexandra David-Neel
Un tour d'horizon des croyances en la survie, qu'est-ce qui survit, qu'est-ce qui transmigre ? Alexandra David-Neel examine ces questions du point de vue de l'hindouisme, du bouddhisme, du taoisme.
" Pour la majorité des Occidentaux, ils s'en tiennent à la définition des catéchismes : "L'être humain est composé d'un corps mortel et d'une âme immortelle", ou à des définitions analogues établissant une division bien tranchée entre esprit et matière, c'est le principe immatériel, ou âme, qui subsiste, tandis que le corps est détruit. Il n'en va pas de même chez les peuples imbus de notions différentes quant à la constitution de leur personne. Cependant, en tous lieux, les faits imposent à l'être humain la constatation du caractère transitoire de tout ce qui l'entoure, mais cette constatation, qui lui est pénible, n'entame pas son désir inné d'immortalité. Il s'y obstine, créant des mythes, des doctrines et des pratiques, tous tendant à le réconforter, à le conforter dans la foi qu'il chérit en son immortalité.
Les religions face aux femmes par Ariane Buisset
Quelle place le judaïsme, le christianisme, l'islam, l'hindouisme, le bouddhisme, le confucianisme et le taoïsme ont ils réservée aux femmes ? Comment les ont ils représentées à travers leurs dogmes ? Comment les femmes ordinaires et les mystiques se sont-elles adaptées au sein de religions définies par les hommes ?
Quand on fait le bilan du sort que les religions établies ont réservé aux femmes, l'impression est vertigineuse ! Ces religions sont créées, bâties et entretenues par des hommes.
Quelle peur immense l'homme a-t-il de la femme pour autant l'exclure, la réduire, la soumettre, l'humilier et finalement ne l'accepter que comme reproductrice ou objet sexuel ?
Est-ce la peur du pouvoir de procréation dont sont porteuses les femmes ? la peur de la feminité vue comme un mystère incontrôlable et insaisissable ? Les racines de cette peur s'enfoncent dans l'inconscient, agissent souterrainement, et il est frappant de constater que les religions qui ont pour finalité de réunifier l'être humain à son essence ont depuis leurs origines travaillé à couper l'humanité en deux.
Comme le montre l'auteure, c'est tout le comportement social, culturel et scientifique qui s'est imprégné de cette coupure.