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Bouddhisme au féminin - Partageons nos aspirations, nos questionnements, nos compréhensions

 

 

Trois femmes remarquables

Rendons hommage à trois femmes qui ont modifié le regard que la société porte sur les mourants.

 

Cecily Saunders - (1918-2005)

Cicely Saunders a quitté ce monde à l'âge de 87 ans, le 14 juillet 2005. Elle tient une place toute particulière dans l'histoire des soins palliatifs, rendons hommage à cette femme remarquable, anglaise, dont on ne connait pas suffisamment le rôle pilote qu'elle a joué dans ce domaine.

C'est pendant la guerre, en travaillant dans un hopital qu'elle pu constater combien il était difficile, pour les médecins et le personnel soignant, de prendre en charge les malades en phase terminale. Elle en comprit l'origine, à savoir l'incapacité à accepter la mort lorsque celle-ci devenait inéluctable, quand la médecine avait épuisé ses ressources et que le corps ne pouvait plus lutter.

En 1967 Cicely Saunders ouvre à Londres l’hospice St Christopher, qui reste aujourd'hui le lieu de référence pour les soins palliatifs.

Dans ce petit hôpital qui accueille des cancéreux en phase terminale, elle met au point des protocoles antalgiques, étudie et fait connaître le maniement des morphiniques par voie orale. Elle identifie puis développe les concepts de souffrance totale et d'équipe interdisciplinaire dans laquelle les professionnels de la santé, les bénévoles, les agents du culte collaborent auprès du patient et de ses proches. Elle développe le soutien psychologique non seulement des malades, mais aussi des soignants confrontés quotidiennement à des situations dramatiques.

Au début des années 1970, le travail accompli par Cicely Saunders et ses collaborateurs de St Christopher's Hospice acquiert une audience internationale.

Après une année de formation au St Christopher's Hospice, le Dr Mount, un chirurgien au Royal victoria Hospital de Montréal, devait créer, au début de 1975, la première « Unité de Soins Palliatifs » au monde.

La même année 1975, deux articles aux USA et un en France faisaient connaître le St Christopher's Hospice à un plus large public.

lire plus sur Cecily Saunders

Le programme de développement de soins palliatifs en France : en pdf

Un blog sur l'accompagnement en fin de vie : voir

 

 

Elisabeth Kubler Ross (1926-2004) Elisabeth Kubler Ross Bouddhisme au feminin

 

Auteure du best seller « Les derniers instants de la vie » et de nombreux autres ouvrages traduits dans une trentaine de langues, le Docteur Elisabeth Kübler-Ross n’a laissé indifférent aucun de ceux qui l’ont lu, écouté ou connu. Elle est la figure de proue de la thanatologie moderne et de l’accompagnement des mourants.

Sa présence rayonnante auprès des malades, sa verve, ses talents d’orateur (elle attirait des milliers d’auditeurs à chacune de ses conférences), sa conviction que la mort n’est qu’une transition d’un monde vers un autre, faisait d’elle un personnage quasi mythique.

Psychiatre, professeur de médecine du comportement, maintes fois Docteur Honoris Causa, citoyenne d’honneur d’une centaine de villes à travers le monde, Elisabeth Kübler-Ross, indifférente aux honneurs comme aux critiques, n’a eu de cesse de plaider pour une humanité plus aimante, ouverte sur les autres et confiante en la vie, persuadée que par delà la mort, un destin l’attend.

Selon Elisabeth Kübler-Ross (1969), après un diagnostic  de maladie terminale, on observe "cinq phases du mourir" (Five Stages of Grief). Kübler-Ross a initialement appliqué ces étapes à toute forme de perte catastrophique (emploi, revenu, liberté). Cela comprend également la mort d'un être cher, le divorce, la toxicomanie, ou l'infertilité.

   1. Déni (Denial) ; Exemple - « Ce n'est pas possible, ils ont dû se tromper."

   2. Colère (Anger) ; Exemple - "Pourquoi moi et pas un autre ? Ce n'est pas juste !"

   3. Marchandage (Bargaining) ; Exemple - "Laissez-moi vivre pour voir mes enfants diplômés." "Je ferai ce que vous voudrez, faites-moi vivre quelques années de plus."

   4. Dépression (Depression) ; Exemple - « Je suis si triste, pourquoi se préoccuper de quoi que ce soit ?", "Je vais mourir... Et alors ?"

   5. Acceptation (Acceptance) ; Exemple - "Maintenant, je suis prêt, j'attends mon dernier souffle avec sérénité."

On remarque que l'acceptation de la mort passe par les mêmes étapes que le deuil.

Kübler-Ross a également fait valoir que ces étapes ne sont pas nécessairement dans l'ordre indiqué ci-dessus, toutes les étapes ne sont pas non plus vécues par tous les patients, mais chaque victime en vivra toujours au moins deux.

Il est à noter qu'elle passa elle-même par les deux premières phases en apprenant son cancer, non sans le remarquer et le commenter.

Lire plus (avec deux vidéos)

 

 

 

Marie de Hennezel

Marie de Hennezel est une psychologue et psychothérapeute française née à Lyon en 1946.

 

 

Elle est titulaire d'un DESS de Psychologie et d'un DEA de Psychanalyse. Elle a travaillé pendant dix ans dans la première unité de soins palliatifs de France, créée en 1987 à l'Hôpital international de la Cité universitaire de Paris.

Dans un monde marqué par le déni de la mort, où trop souvent les gens meurent dans la solitude, le silence et l'abandon, cette création représentait un défi : montrer que l'on peut mourir dans des conditions humaines, dignes, sans souffrances intolérables, entourés de sa famille et de ses amis.
C'est l'expérience acquise dans ce service que Marie relate dans "la mort intime" (1995), préfacé par François Mitterrand, quelques mois avant sa mort.
Elle y raconte aussi certains moments forts vécus pendant les deux ans (1990-1992) qu'elle a passé au sein de l'unité de soins Sida, dirigée par le Docteur Tristane de Beaumont à l'hôpital Notre Dame du Bon secours. C'est l'époque noire du Sida, où de nombreux jeunes gens meurent dans les hôpitaux, remettant en question médecins et soignants démunis, car trop pris dans l'illusion de la toute puissance médicale.
Devant l'immense besoin d'accompagnement psychologique et spirituel des personnes touchées par le VIH, Marie de Hennezel fonde en 1992, avec Jean-Louis Terrangle, l'Association Bernard Dutant - Sida et Ressourcement. Son objectif est d'accueillir ceux qui, condamnés par la médecine, conscients d'avoir un temps limité à vivre, sont en quête de sens.
Avec l'évolution des nouvelles thérapies, le Sida devient une maladie chronique et l'Association Bernard Dutant, aujourd'hui basée à Marseille, s'oriente vers des activités de ressourcement pour "prendre soin de soi" (week-ends de marche, théatre, soirée de partage).
Depuis le succès de " la mort intime " (traduit en vingt langues) Marie continue à écrire pour transmettre son expérience et contribuer au changement des attitudes face à la mort. Elle participe à des congrès internationaux, des séminaires de formation, donne des conférences.
Elle anime des conférences et des séminaires de formation à l'accompagnement de la fin de vie en France et à l'étranger.

En 1992, elle fonde avec Jean-Louis Terrangle l'Association Bernard Dunant - Sida et Ressourcement. Elle est l'auteure de nombreux ouvrages dont "la mort intime"

lire plus avec une belle vidéo sur le lâcher prise

 

 

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